Ma lettre à M Hollande Président de la République

Monsieur le Président

 

Je vous rappelle votre proposition 21, dans vos « 60 engagements pour la France» , :

« Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité »

 

Mardi 17 juillet, vous vous êtes montré moins affirmatif, mais vous avez relancé le débat sur la fin de vie, à l'issue d'une visite du centre de soins palliatifs Notre-Dame du lac, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

 

Madame Hélène Mandroux  maire de Montpellier et responsable de votre pôle santé, que j’ai rencontré le 3 avril 2012 à Vinon sur Verdon avait clairement et publiquement déclaré son opposition à l’euthanasie et nous a dit qu’avec l’aide de ses amis médecins elle avait réussit à vous convaincre que les soins palliatifs étaient la seule solution valable et à vous faire renoncer à votre proposition,

 

Ne pensez vous pas, Monsieur le Président qu’il faut respecter les engagements pris ? Comme l’a dit Madame Martine Aubry pendant les primaires socialistes « Les Français ont besoin de savoir ce que chacun va faire ». Elle a déclaré « François Hollande a changé d'avis un certain nombre de fois ces derniers mois (…) Le vrai danger pour nous, ce n’est pas le débat, mais c’est le flou (…) »

 

De nombreux députés socialistes se sont prononcés pour une nouvelle loi.

 

C’est sur la base de ces promesses que vous avez été élu. C’est sur la base de ces engagements que des députés ont été élus.

Avez-vous inclus cet engagement uniquement pour obtenir les voix des 95% des français qui réclament la liberté de décider de leur fin de vie ? Sachant que vous ne tiendrez par l’engagement comme l’a annoncé Madame Mandroux ?.

 

En ne respectant pas vos engagements vous trahissez ceux qui vous ont fait confiance. Il est vrai que les promesses n’engagent que ceux qui les croient.

 

Mener une nouvelle commission ? Avec un médecin ? Pourquoi un médecin ? La liberté de choisir comment on veut finir sa vie n’appartient pas au corps médical. Si les médecins n'avaient pas monopolisé la réflexion, les débats seraient peut-être de meilleure qualité.

 

Nous savons tous que l’euthanasie existe, dans l’anonymat, sans encadrement. Cessons l’hypocrisie qui consiste à le nier et faisons une loi, qui l’encadre et, enfin, protège autant ceux qui la réclament que ceux qui la refusent.

Que l’euthanasie ne soit accordée qu’à ceux qui le demandent et non appliquée par des médecins « en leur âme et conscience ».

 

Notre vie nous appartient, notre fin de vie c’est encore notre vie. Nul ne doit en disposer sans notre accord, nul ne doit décider de la prolonger ou de la prolonger sans notre avis.

Oui aux soins palliatifs, mais non à l’acharnement palliatif. Et quand, malgré tout ce que peuvent apporter les soins palliatifs, on demande a « abréger », notre volonté doit être respecté.

 

Parce que je ne peux vivre sans espoir, j’espère être entendue.

 

Dans l’espoir que mon courrier aura retenu votre attention, dans l’espoir que vous n’êtes pas un homme sous influence, dans l’espoir que vous respecterez vos engagements,

 

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mon inquiétude

 

 

 

Carole Gouyé

Oui à la Vie, non à la survie

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