Euthanasie des points de vue qui ‘affrontent

Publié le par admdtoulon

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Contre une « régression »

Jean Leonetti, député-maire UMP d'Antibes, est opposé à l'euthanasie.

Var Matin : Pour quelle raison restez-vous contre l'euthanasie?

Pour plusieurs raisons. Les pour reprochent à la France d'être en retard sur le sujet. Mais je rappelle que l'euthanasie n'est possible que sur un tout petit territoire européen et que le suicide assisté n'existe qu'en Suisse. La Hollande a été rappelée à l'ordre parle conseil des droits de l'Homme de l'Onu. La Suisse revient sur sa législation. La Cour européenne des droits de l'homme vient de condamner le « suicide assisté» de manière claire. Des institutions. non négligeables s'inquiètent des dérives, il faut donc être prudent. Même si ces pays sont des démocraties, il n'y a pas la même culture que chez nous. En Hollande, ils ont légalisé les drogues,  la prostitution et l'euthanasie, ce ne sont pas les bases de valeurs de la France. Et je suis satisfait de la position claire de François Fillon sur le sujet.

 

Var Matin : Vous êtes l'auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie. Qu'apporte-t-elle?

La démarche de soins palliatifs et l'euthanasie, qui est la mort donnée, sont incompatibles. Aucun médecin favorable aux soins palliatifs, ne souhaite la légalisation de l'euthanasie. Il faut appliquer la loi. Grâce à elle, en phase terminale, on ne devrait plus voir d'agonie douloureuse, on en a les possibilités techniques. Il faut se donner les moyens d'avoir des soins palliatifs et d'appliquer la loi plutôt que de dire finalement «je tue la personne vulnérable »: c'est une régression.

 

Var Matin : Vous vous interrogez aussi sur la lucidité de ceux qui demandent la mort...

On n'arrive pas à trouver des critères et le problème est que la volonté de l'homme fluctue.

 

Var Matin : Faut-il poursuivre le débat?

Il s'agit d'un lobbying associatif. La proposition du Sénat, c'est trois auditions; la loi de 2005, c'est 140 auditions et un texte voté à l'unanimité à l'Assemblée et qui a été révisée. On peut effectivement continuer le débat sur la fin de vie, mais de manière apaisée et pas uniquement dans ce terme: légaliser ou pas l'euthanasie.

Pour « une liberté de choix »

Déléguée pour l'ouest Var de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), Carole Gouyé défend le droit à l'euthanasie.

 

Var Matin : Pourquoi vous battez-vous :pour la légalisation de l'euthanasie?

On réclame la liberté de choix. Si demain, je suis condamnée, je ne dis pas que je demanderai à être euthanasiée. Mais je veux être libre de mon destin. Ma vie n'appartient ni à un médecin, ni à un juriste. Si le texte sur « une assistance médicalisée à mourir » est voté, ce sera une loi d'espoir, de liberté.

La liberté de choisir de continuer à vivre, ou d'abréger ses souffrances. Mais nous .allons encore plus loin.

 

Var Matin : L’ADMD se bat aussi pour le droit au suicide.

Chantal Sébire, Vincent Humbert n'étaient pas en phase terminale. Si demain matin, on doit m'amputer des deux jambes et que je ne  veux pas devenir une femme tronc,  je veux avoir le droit de quitter ce monde.

 

Var Matin : Le Premier ministre est , « hostile à une légalisation d'une aide active à mourir », insiste sur le développement des soins palliatifs en France.

Tous les gens de l'ADMD sont pour les soins palliatifs. Mais ça ne suffit pas. On ne veut pas devoir choisir entre le fromage et le dessert. On veut les deux. Les soins palliatifs sont une transition. Mais quand une personne n'a plus aucun espoir de guérison, doit-on l'obliger à continuer à se battre en vain?

 

Var Matin : Que répondez-vous à ceux qui redoutent Les dérives d'une légalisation de l'euthanasie?

C'est des conneries. Si une loi en ce sens est votée demain matin, on ne va pas tuer tous les vieux, tous les malades. Si l'on regarde ce qui se passe dans les pays où l'euthanasie est légale, on se rend compte qu'il y a finalement très peu de demandes.

 

Var Matin : Vous ripostez aussi en dénonçant la difficulté à accéder aux soins palliatifs. Quelle st la situation dans le Var?

Pas brillante.

Il n'y a aucune unité fixe de soins palliatifs dans le département.

Pour l'ouest Var, on compte seulement deux équipes volantes à Toulon et à Hyères. Le nombre de lits dédiés aux soins palliatifs est dérisoire.

Quand on sait que la sédation en phase terminale ne peut se faire qu'en milieu hospitalier, on est obligé de conclure que l'accès aux soins palliatifs est très limité.

 

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